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Le ZOO Planckendael signe un accord unique pour la protection des bonobos au Congo

Le ZOO Planckendael et sa fondation pour la conservation, l’Antwerp Zoo Foundation, unissent leurs forces avec l’Institut congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) pour gérer un habitat de 3.600 km², crucial pour la survie des bonobos. La collaboration d’une durée minimale de quinze ans vise à la fois à préserver les bonobos et à soutenir les communautés locales.

Lomako : un habitat de 3 600 km² crucial pour les bonobos

Au cœur de la forêt équatoriale congolaise s'étend la réserve de Lomako Yokokala, un territoire d’un peu plus de 3 600 kilomètres carrés où vivent, selon les estimations, quelque 4 000 bonobos. Ces grands singes classés en danger critique d’extinction vivent uniquement au Congo. Le ZOO Planckendael et sa fondation de conservation, l’Antwerp Zoo Foundation, ont signé une convention avec l’ICCN - l’Institut congolais pour la Conservation de la Nature - afin de gérer et protéger ensemble ce précieux territoire durant les quinze prochaines années.

Cette collaboration à long terme est exceptionnelle en Afrique centrale, où les projets de conservation de la nature dépendent souvent de financements à court terme. « Nous ne sommes pas un simple bailleur de fonds externe, mais un co-gestionnaire à part entière de la réserve avec une équipe de 10 personnes présentes sur le terrain », explique Jef Dupain, directeur de l’Antwerp Zoo Foundation à Kinshasa. « Pour nous, protéger signifie assumer ensemble ses responsabilités, y compris sur le terrain. »

L’Antwerp Zoo Foundation travaillera main dans la main avec les rangers de l’ICCN pour lutter contre le braconnage, la déforestation illégale et d'autres menaces. Ce partenariat bénéficie du soutien international, notamment de l’Arcus Foundation, ainsi que d’un appui local en Belgique, notamment de la Province d’Anvers.

Rangers, science et... crédits bonobos

Le projet va au-delà de la simple protection de la nature : il combine conservation, recherche scientifique et implication locale. Depuis trois ans, un projet pilote de « crédits bonobos » est en cours dans le village de Lisoko. Le principe est simple : si la communauté locale au nord et au sud de la réserve naturelle ne chasse pas les bonobos ni d’autres espèces menacées, elle reçoit une compensation sous la forme de crédits biodiversité ou crédits bonobos. La communauté décide elle-même de l’affectation de l'argent : la construction d’écoles, l’aménagement de routes ou l’attribution de bourses d’études.

« Nous voulons démontrer que la biodiversité ne doit pas seulement être protégée, mais qu’elle peut aussi profiter à celles et ceux qui s’y engagent », explique Dupain. « Les crédits bonobos en sont un bel exemple : ceux qui protègent doivent aussi pouvoir en tirer des bénéfices », dit Dupain.

Lors d'un atelier de l’ICCN organisé récemment à Kinshasa, le projet pilote de Lisoko a été présenté officiellement au président Félix Tshisekedi, aux autorités locales et aux organisations de protection de la nature. Au cours de celui-ci, le président congolais a formulé une demande officielle d’extension du projet à d'autres villages, dans le cadre d’un grand corridor écologique reliant différentes zones protégées de la forêt équatoriale congolaise. Le projet pilote de Lisoko est une première étape. Le développement du système des crédits bonobos va se poursuivre dans les années à venir, en s'appuyant sur une base scientifique solide, un ancrage local fort et une transparence totale.

Du ZOO Planckendael à la forêt équatoriale congolaise

L'implication du ZOO Planckendael dans la protection des bonobos ne date pas d'hier. Le parc est le détenteur international du livre généalogique pour cette espèce et mène des recherches scientifiques sur le terrain au Congo depuis 1994. Mais au travers de cet accord de gestion, le parc malinois étend son engagement à l’habitat naturel de ces animaux.

« Protéger les animaux, ce n’est pas seulement veiller à la survie des populations dans les jardins zoologiques, mais aussi veiller à ce que les animaux puissent s'épanouir dans leur environnement naturel. En tant que ZOO Planckendael, nous pouvons y contribuer en protégeant leur habitat d’origine. Comme le souligne Dries Herpoelaert, Directeur général du ZOO Planckendael et de l’Antwerp Zoo Foundation. »